En Allemagne, il est encore courant que les veaux soient séparés de leur mère peu après la naissance et élevés individuellement dans un premier temps. Ce n’est qu’après deux à trois semaines qu’ils sont élevés en petits lots. Une comparaison internationale révèle des différences notables :

Lors qu’en Irlande, en Espagne et en Grèce, les veaux grandissent en lot dès le début; aux États-Unis, ils passent toute la phase d’allaitement en élevage individuel. Dans des conditions naturelles, les veaux grandiraient cependant dès le début en lot avec leurs congénères et leurs mères.

Comme chez les humains et les autres animaux, la première phase de la vie est extrêmement déterminante. Le contact social a un effet positif sur divers aspects de la santé, du comportement et des performances des animaux. Des études scientifiques démontrent également que les veaux élevés en couple ou en lot présentent de nombreux avantages à court terme par rapport aux animaux élevés individuellement :

• Une consommation d’aliments et d’eau plus élevée, avant et après le sevrage.
• De meilleurs gains de poids quotidiens.
• Moins de stress et d’anxiété dans les situations nouvelles.
• Meilleure tolérance au stress lors du transfert, du sevrage ou des interventions douloureuses.
• Capacités cognitives supérieures : les veaux élevés en couple apprennent plus rapidement et s’adaptent mieux aux changements.

Conclusion : les veaux élevés en lot sont plus robustes, plus curieux et plus résistants au stress.

Les avantages ne s’arrêtent pas à l’âge du veau. L’élevage social des veaux a également des effets positifs à long terme. Les expériences visant à étudier l’influence de l’élevage des veaux sur leur performance future sont longues et donc peu fréquentes. Cependant, les études disponibles montrent les tendances suivantes :

L’élevage social des veaux est non seulement bénéfique pour les animaux, mais aussi pour les exploitations :

• Plus efficace en termes de main-d’œuvre et d’espace que l’élevage individuel.
• Les veaux résistants au stress facilitent la gestion, en particulier lors de l’utilisation de technologies auxquelles les animaux doivent sans cesse s’adapter (technique de buvée, robots d’alimentation, systèmes de traite automatiques, etc.).
• Défis juridiques futurs : l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) recommande d’éviter autant que possible l’élevage individuel.

Il est donc clair que l’élevage en couple et en lot est un modèle d’avenir qui allie bien-être animal et rentabilité.

Les résultats sont clairs : les veaux élevés en lots se développent mieux, sont moins craintifs et plus performants par la suite. Cela profite à la fois au bien-être animal, à la production laitière et aux agriculteurs.

Quiconque s’occupe de l’élevage de veaux devrait sérieusement envisager l’élevage en couple et en lot – la science le prouve : grandir ensemble rend plus fort.

Afin de combler les lacunes dans ce domaine, la ferme Neumühle mène, en collaboration avec d’autres partenaires, le projet « Kalbzu2t » (deux veaux) financé par le BMEL. L’un des objectifs du projet est de comparer différentes formes d’élevage (individuel, en couple et en petits lots) au cours des 28 premiers jours de vie et d’étudier leurs effets sur les performances ultérieures des vaches laitières ou des bovins d’engraissement.